lundi 27 mars 2017

Et si je me soulève

Et si je me soulève
Si je suis une tempête
Si le silence n’existe plus
Si la lumière décline
Si les jeux se perdent
Si l’ennui prend la place
Si la vie hésite
Si le monde se montre gris
Si le noir entre par la fenêtre
Si tous mes rêves me font peur
Et si je me soulève

Et si je me soulève
Si les couleurs trépassent
Si l’Univers se meurt
Si mon chien est mort
Si la plaine n’est que pierres
Si la montagne n’a plus de sommet
Si le fer gronde
Si les bombes grondent
S’il ne reste que des cris
Si la route me voute
Et si je me soulève

Et si je me soulève
Si je transporte des corps
Si mes gestes se décomposent
Si je dépose mes joies
Si ma voix est triste
Si mes yeux pleurent
S’il n’y a plus d’oiseaux
Si je n’ai plus faim
Si la musique ne guérit plus
Si la fumée m’étouffe
Et si je me soulève

Et si je me soulève
Si les mots ne peuvent plus rien
Si les mots ne me font plus peur
Si les mots ne peuvent plus rien
Si j’hésite à dire mes doutes
Si je suis en transition de brute
Si les mots ne peuvent plus rien
Si les mots ne me font plus peur
Si les mots ne peuvent plus rien
Si la mort m’attire
Si la mort me fait plaisir
Si les mots ne peuvent plus rien
Si les mots ne me font plus peur
Si les mots ne peuvent plus rien
Et si je me soulève

Et si je me soulève
En chantant la simplicité
En parlant de l’envie
En courant avec le bonheur
En tricotant les jeux avec les enfants
En aimant la vie
En donnant des fruits
En donnant la mort à la guerre
En donnant l’art comme habit
En donnant la vie
En donnant le bonheur
En donnant l’envie à la simplicité
En parlant en chantant
Et si je me soulève

Réjean Desrosiers © 2017 03 27 001


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