jeudi 20 octobre 2016

Un grand désert

Un grand désert
Une surface infinie
Lisse
Quelques brindilles
Le sable mouvant sur une légère brise
Mes deux yeux fidèles à ma conscience
Je regarde
Je regarde
Mon âge est neutre
Je regarde
Je regarde
Ma marche réelle m’inonde de sueur
Je marche
Je marche
Je féconde mes sensations
D’une chaleur animale
Mon corps me fait mal
Banalement mal
Je le laisse ainsi
Sur un silence physique
Je regarde et je matche
Je recule dans mes pensées
La force des souvenirs m’inflige d’y revenir
Je manifeste mon désaccord
Mais les méandres sont insistants
Je coule dans l’horizontal
Les ornements de ma vie marchent et me regardent
Je suis exposé aux rives
Et non aux rêves
Sans trêve
Je suis incapable de tout saisir
Sans me révolter
Sans me douter de ma solitude
Une descente dans la poussière
Il y a une ombre au-dessus
Qui me transperce
Et qui ne se rends plus en surface
Un nombre nul
Ou infini
Je regarde et je marche
Il y a une fatigue dans cet héritage
Mon portrait n’est pas tout à fait vrai
Je transporte une mule
Avec une charge primordiale
D’origine soudainement retrouvée
Je regarde et je marche
Et je marche
Je me marche dessus
Me froisse
Me fusille
Pour quoi
Pour renaitre
Je m’attaque pour me vaincre
Pour soustraire l’inutile
Me soustraire de mon entourage
Des ouvrages antérieurs
Je traine mes pas
Pour soulever ma poussière
Je traine hélas ces sentiments au cimetière
Je pensais être dans un désert
Mais
C’est une grande mer
Une surface infinie
Qui ne finit plus
Une grande merveille
Pour me coucher
Une balade éternelle
Pour un réveil

Réjean Desrosiers © 2016 10 20 002

Layral Sébastien
787 pARTi 2015, huile sur lin, polyptyque 233x60


Layral Sébastien

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